giovedì 2 ottobre 2008

I ponti sulla Senna

Che mattinata grigia. Un anno fa camminavamo lungo i quai della Senna che, dice Prévert, è piena di piccoli segreti , mentre il sole passeggia nell'isola di Saint Louis. Una città che regala sempre piccoli piaceri sottili.

Encore une fois sur le fleuve.

Encore une fois sur le fleuve
Le remorqueur de l’aube
A poussé son cri.

Et ancore une fois
Le soleil se lève
Le soleil libre et vagabond
Qui aime à dormir au bord des rivières
Sur la pierre
Sous les ponts
Et comme la nuit au doux visage de lune tente de s’esquiver
Furtivement
Le prodigieux clochard au réveil triomphant
Le grand soleil paillard bon enfant et souriant
Plonge sa grande main chaude dans le décolleté de la nuit
Et d’un coup lui arrache sa belle robe du soir.
Alors les réverbères
Les misèrables astres de pauvres chiens errants
S’éteignent brusquement.
Et c’est encore une fois le viol de la nuit
Les étoiles filantes tombant sur le trottoir
S’éteignent à leur tour
Et dans les lambeaux du satin sanglant et noir
Sourgit le petit jour
Le petit jour mort-né febrile et blême
Et qui promène éperdument
Son petit corp de revenant
Empêtré dans son linceul gris
Dans la placenta de la nuit.
Alors arrive son grand’frère
Le Grand jour
Qui le balance à la Seine.

Quelle famille.

Et avec ça le père dénaturé
Le père soleil indifférent
Qui
Sans se soucier le moins du monde
Des avatar de ses enfants
Se mire complaisamment dans les glaces
Du metro aérien
Qui traverse le pont d’Austerlitz
Comme chaque matin
Emportant aproximativement
Le même nombre de créatures humaines
De la rive droite à la rive gauche
Et de la rive gauche à la rive droite
De la Seine.
Il a tant de choses à faire le soleil
Et certaines de ces choses
Tout de même lui font beaucoup de peine
Par exemple
Réveiller la lionne du Jardin de Plantes
Quelle sale besogne
Et comme il est désespéré et beau
Et déchirant
Inoubliable
Le regard qu’elle a en découvrant
Comme chaque matin
À son réveil
Les épouvantables barreaux de l’épouvantable bêtise humaine
Les barreaux de sa cage oubliés dans son sommeil.
Et le soleil traverse à nouveau la Seine
Sur un pont dont il ne sera pas question ici
À cause d’une envraisemblable statue de sainte Geneviève
Veillant sur Paris.
Et le soleil se promène dans l’ile Saint-Lous
Et il a beaucoup de belles et tendres choses
À dire sur elle
Mais ce sont des choses secrètes entre l’ile et lui.

J. Prévert - Histoires

2 commenti:

Anonimo ha detto...

Salve! Ho letto sopra un estratto di una delle più belle poesie di Prevert a mio avviso, "Encore une fois sur le fleuve". sto cercando in internet il testo completo ma non riesco a trovarlo. Sa dove posso trovarlo? grazie in anticipo.
P.S. Buone feste!

Enrico Bo ha detto...

Mon chèr ami, purtroppo non l'ho trovato su internet, ma l'ho copiato materialmente da un libro cartaceo. Se ti fa piacere, mandami una mail ,te lo scannerizzo e te lo mando .

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